Naissance et Baptême du Seigneur se rejoignent pour « manifester la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. » !
À Noël, nous avons célébré dans la joie la naissance de l’Emmanuel, Dieu-avec-
nous. Par son baptême au Jourdain par Jean, le Fils bien aimé, en qui Dieu trouve
son amour est venu à la rencontre des pécheurs, auprès de qui il a été envoyé.
Désormais, nous savons que le Fils de Dieu, né à Bethléem, a élu domicile chez
nous, il est venu pour tous les pécheurs afin qu’ils soient sauvés ; il s’est penché sur
les malades pour leur apporter la guérison ; il a donné sa vie pour que nous ayons la
vie, et la vie en abondance.
Dans la joie d’accueillir Celui qui nous a été promis, les chrétiens se mettent en
marche vers Celui qui apporte leur salut. Ils s’engagent à être renouvelés et recréés
dans l’Esprit Saint reçus à leur baptême afin que leur vie soit au Christ et ne fasse qu’un
avec celle du Christ. Ainsi ils seront comblés des bénédictions de l’Esprit et verront
se réaliser ce qu’avaient proclamés les prophètes.
Dans la naissance et le baptême du Christ, nous sommes consolés de nos
souffrances et de nos peurs. Le second Isaïe, appelé aussi Livre de la Consolation
d’Israël, car il commence justement par ces mots : « Consolez, consolez mon
peuple. » Le jugement est accompli, le crime est expié. Nous qui étions en exil, loin
de Dieu, il vient à nous. Il vient nous visiter et effacer de nos yeux les larmes. C’est
aussi le message des Béatitudes : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront
consolés », dira Jésus. Ce mystère s’est réalisé dans la nuit sainte de Noël et l’eau
du baptême vient laver nos larmes et nous apporter la présence réconfortante de
Dieu dans nos vies.
Dans la naissance et le baptême du Christ se manifeste la bonté, l’amour et la justice
de Dieu. Dans sa lettre à Tite, l’apôtre Paul nous dit que nous sommes sauvés, non
pas à cause de la justice de nos propres actes, mais bien par la miséricorde
(gratuite) de Dieu. Et dans le bain du baptême, en accueillant Dieu fait homme, nous
recevons le jugement du pardon, de la miséricorde de Dieu. Les chrétiens sont
invités à revivifier, ce qu’ils ont déjà reçu au jour de leur baptême.
Pour cela, il faut alors que les ravins de notre péché soient comblés, que les terres
arides de nos peurs disparaissent, que les montagnes de nos orgueils soient
abaissées, que les escarpements de nos égoïsmes se changent en plaine, que les
sommets de nos rejets de l’autre deviennent de larges vallées d’accueil. Voilà ce qui
s’accomplit dans le mystère de Noël et le baptême du Christ.
Accueillons tous, en Église, ce berger qui vient faire paître son troupeau, alors nous
pourrons exulter de joie et témoigner au monde en chantant : « Voici le Seigneur
Dieu qui vient avec puissance. »
Père Christophe, curé de Hamme-Mille