14 siècles nous séparent de Saint Amand, patron de notre paroisse, qui fut un des piliers de l’évangélisation de nos contrées et notamment du nord de la Gaule, dite « Gaule Belgique ». Saint Amand est même parfois considéré comme le fondateur de l’Église en Belgique.
Petit résumé de l’histoire de cet homme hors du commun :
Amand naît dans une noble famille gallo-romaine dans le Bas-Poitou près de Nantes en 584 et ses parents l’élèvent dans l’exemple des vertus et dans l’amour de la religion. A 20 ans, Amand désire se consacrer uniquement à Dieu et se retire dans un monastère à l’île d’Yeu. Son père menace alors de le déshériter s’il ne revient pas pour lui succéder dans la famille mais il fuit ses parents en changeant de retraite à Tours, près du tombeau de saint Martin, son référent spirituel. Il y devint religieux. Il part ensuite rapidement à Bourges auprès du Saint évêque Austrégisile. Là, il vit en ermite dans une petite cellule pendant près de 15 ans, dans la pénitence et l’étude des saintes lettres. Il y est ordonné prêtre.
Vers l’âge de 33 ans, il se sent une vocation singulière pour l’apostolat et pour mieux s’y préparer, il se rend en pèlerinage à Rome. Saint Pierre lui apparaît en vision et lui donne l’ordre de prêcher la foi dans les parties encore idolâtres de la Gaule. C’est sans doute suite à cette apparition qu’Amand dédiera une bonne partie des églises et monastères qu’il fondera à Saint-Pierre. Il repart donc vers la France et en 628, il y est ordonné évêque « régionnaire », c’est-à-dire sans siège spécial ni diocèse. Il s’en va presque aussitôt évangéliser le pays de Gand, pays redouté des missionnaires à cause de l’hostilité de ses habitants et où les superstitions sont fort répandues. Le jeune apôtre y va sans crainte ; il y est vraiment maltraité et plus d’une fois jeté dans l’Escaut. Ses prédications ne produisent au début aucun fruit mais en fin de compte son inaltérable douceur, sa parole persuasive et surtout un miracle changent entièrement les dispositions des habitants: le bruit se répand qu’Amand a ressuscité un condamné à mort à Tournai et les populations barbares (Francs) de la province renoncent à leurs superstitions, abattent les temples de leurs idoles, et accourent en foule pour recevoir le baptême.
Vers 630, Amand reproche au roi mérovingien Dagobert Ier son libertinage et ses désordres. A cause de cela, il est envoyé en exil en Gascogne et dans les provinces basques. Il y prêche l’évangile mais y reçoit également outrages et insultes. Cependant Dagobert le rappelle bientôt pour lui demander pardon et pour lui demander de baptiser son fils unique Sigebert. Amand bâtit plusieurs églises dans la Flandre et le Brabant et fonde de grands monastères notamment 2 à Gand, chacun sous l’invocation de saint Pierre mais l’un des 2 devint plus tard Saint-Bavon. Il aide également Sainte-Gertrude à la fondation du monastère de Nivelles. Quelques années après, il bâtit encore un autre monastère non loin de Tournai sur des terres données par reconnaissance par le roi Dagobert sur la petite rivière Elnone. Ce monastère eut un rôle primordial dans tout le travail d’évangélisation de la région et la ville de Saint-Amand-les-Eaux qui s’y est progressivement formée. Vers 649, le roi Sigebert le charge de l’évêché de Maastricht qu’il occupe pendant quelques années. Mais cela ne lui convient pas et il dépose rapidement sa charge malgré les instances du pape saint Martin Ier.
Il reprend ses missions apostoliques auprès des populations païennes et des peuplades barbares, notamment chez les Slaves sur les rives du Danube où le nom de Jésus Christ n’est pas encore parvenu. Là aussi il rencontre résistances et outrages mais ne se laisse pas décourager. Plusieurs autres miracles et prodiges sont attribués à Saint Amand au cours de ses pérégrinations. Enfin, c’est dans l’abbaye d’Elnone (aujourd’hui Saint-Amand-les-Eaux), le plus important de ceux qu’il a fondés, que saint Amand se retire et termine sa vie au milieu de ses disciples vers l’âge de 90 ans.
Patron des brasseurs, limonadiers, liquoristes, marchands de vin, aubergistes et taverniers, ce saint se voit attribuer de multiples qualités de guérisseur. Il est notamment invoqué pour préserver ou délivrer de la paralysie, de la goutte, de la pleurésie, des convulsions d’enfants, de la maladie des enfants rachitiques ou pour obtenir la guérison des maladies contagieuses des hommes et des animaux.
Il est fêté le 6 février
Jean-Luc Lecluse et Olivier Delouvroy
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amand_de_Maastricht
http://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Biographie_nationale_de_Belgique/Tome_1/AMAND,_Saint&printable=yes
http://nouvl.evangelisation.free.fr/amand_de_maastricht.htm
Les petits bollandistes, Vie de Saints, 1876. (Jesusmarie.free.fr)
Marc Deconinck, Beauvechain au fil du temps, 2000.